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Chaque genre littéraire développe un rapport particulier à l'espace, tout autant qu'au temps. Au théâtre, l'espace est à la fois abstrait, dans la mesure où le texte théâtral fait subir au monde une réduction à l'extrême, et concret, en ce que la mise-en-scène actualise un ensemble de possibles devant le public. Dans le domaine de la poésie, l'espace fait l'objet d'évocations diverses et changeantes ; il peut être intensément présent ou être renvoyé à l'arrière-plan au profit de la seule voix, siège de la "conscience" poétique. Le récit de fiction, lui, fort de sa visée mimétique, semble engendrer un imaginaire spatial plus marqué, que celui-ci se crée à partir de topoï communément admis ou qu'il intègre des précisions géographiques ou architecturales, comme le veut l'esthétique réaliste. Le but de ce séminaire sera de confronter ces trois imaginaires de l'espace en littérature, afin d'en arriver à une meilleure compréhension des ressources propres aux textes littéraires et de leur possible théorisation. Ouvrages et articles critiques d'Ubersfeld, Collot, Westphal, Moretti, Bouvet et Camus; œuvres d'expression française, à lire in extenso ou sous forme d'extraits, de Corneille à Koltès, de Lamartine à Glissant, de Voltaire à Volodine...