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Dans tout un secteur de la création littéraire de langue française, la trinité générique « roman, poésie, thé tre » ne fait guère plus la loi. Depuis les années 1960, époque où l’on théorisait l'écriture comme site de transgression et de jouissance ludique, ont surgi des formes hybrides refusant toute attribution à un genre littéraire défini. Le montage, le recyclage, la traduction intermédiale, l'écriture sous contrainte ou la «factographie» émergent comme principes de création et de ressourcement. Quelle attitude prendre face à ces textes livrés sans mode d'emploi et qui semblent inventer, parfois au prix de la lisibilité, leurs propres règles? Comment poursuivre une lecture raisonnée lorsque les repères habituels nous font défaut et que les grilles interprétatives d’usage ne s’adaptent guère à l’objet? Peut-on éviter de réduire ces textes à des symptômes de la postmodernité ou d’une ère où pointe le post-humanisme? Le «(re)mixage» contemporain des genres a sans conteste renouvelé le champ littéraire en ouvrant la pratique sur des esthétiques plurielles parfois contradictoires. Dans ce séminaire doctoral nous aborderons quelques oeuvres – majeures et mineures, narratives et descriptives, en prose ou à dominante poétique – ayant contribué à dissoudre les modèles génériques consacrés. Diverses approches d'une «même» question intéressant les créateurs nous préoccuperont: le rapport entre mimésis littéraire et représentation visuelle; entre les sous-genres paralittéraires et le récit au deuxième degré; entre le travail de la langue et la langue au travail ; entre le geste autobiographique et sa rature; entre les assignations de genre sexué et leur critique. OEuvres de Cadiot, Deck, de Kerangal, Echenoz, Garréta, Levé, Montalbetti, Perec, Simon, Sorman, Viel et Wittig entre autres. N.B. La langue du séminaire ainsi que de la plupart des textes à lire est le français.